Névralgie du trijumeau : ce que le travail sur le système nerveux peut changer
Retrouver son pouvoir d’action face à un diagnostic sombre
La névralgie du trijumeau est l’une des douleurs les plus intenses que l’on puisse ressentir. Elle se manifeste par des décharges électriques brutales, souvent localisées sur une moitié du visage, parfois déclenchées par des gestes simples comme parler, se laver ou même ressentir une brise légère.
Pourtant, derrière cette souffrance souvent décrite comme « insupportable », se cache parfois un dérèglement du système nerveux que l’on peut apaiser, comprendre et transformer.
Objectif : “retourner à ma vie”
Lorsque N. me contacte, elle est épuisée. Cela fait plusieurs années qu’elle vit avec des douleurs intenses dues à la névralgie du trijumeau, encore appelée névralgie trigéminale, qui sont apparues à la suite d’un changement de vie difficile. Au fil du temps, ses activités se sont réduites à l’essentiel. Elle évite de parler longuement, limite ses sorties, redoute tout contact avec l’eau sur son visage. Elle rêve de danser, de rire, de partager, mais la peur de déclencher la douleur l’en empêche.
Pour essayer de s’en sortir, elle s’est imposée un mode de vie extrêmement strict. Son alimentation est contrôlée, ses gestes mesurés, ses relations sociales espacées. Elle ressent souvent de la tristesse, de la colère, et ce sentiment d’injustice profond que connaissent tant de personnes atteintes de douleurs chroniques.
Lors de notre première séance, elle partage les événements marquants de sa vie, souvent porteurs d’émotions lourdes qu’elle sait encore actives. Elle me confie à quel point certaines paroles de professionnels l’ont marquée. L’un d’eux lui avait expliqué la gravité de la maladie d’une manière si dure qu’elle en garde encore une peur viscérale. À bout d’espoir, elle souhaite simplement : “ Vivre juste libre et retourner à ma vie”.
Se reconnecter à son corps en toute sécurité
Nous entamons un accompagnement ciblé sur la régulation du système nerveux, avec des techniques issues des neurosciences de la douleur. Son implication, facteur clé dans tout processus de reprogrammation de la douleur, lui permet de ressentir des effets dès la deuxième séance : “Les douleurs sont moins fortes.”
Peu à peu, elle apprend à mettre des mots sur ses émotions, à reconnaître les liens entre certaines tensions et ses poussées de douleur. Nous travaillons aussi sur ses ressources internes : comment répondre autrement aux situations génératrices de stress ou d’angoisse. Elle découvre également des techniques somatiques pour libérer les empreintes émotionnelles laissées par les événements marquants de sa vie.
Pas à pas, elle reprend confiance. Les gestes du quotidien deviennent moins menaçants : manger, se brosser les dents, sortir à l’improviste... tout cela redevient possible.
Un résultat qu’elle n’aurait pas imaginé
En l’espace de deux mois seulement, à partir des échelles de mesure utilisées au démarrage de notre travail, nous constatons que N. a pu, par le simple fait d’être accompagnée et guidée dans l’utilisation de ses propres ressources, diminuer l’intensité de sa douleur de plus de 30 %, et l’impact sur sa qualité de vie de près de 70 %.
Revenue de vacances, elle partage un moment clé : elle a pu se baigner librement, le visage immergé, sans peur. Elle a profité de chaque instant avec légèreté, sans se priver, ni anticiper la douleur.
Elle souhaite désormais continuer ce travail pour ne plus laisser les anciens schémas émotionnels guider ses choix.
" Le fait d'être accompagnée par un coach m’a fait sentir en sécurité et m’a donné un cadre pour avoir le courage de faire ce travail ”.
Aujourd’hui, N. vit avec une nouvelle perspective. La douleur n’a pas entièrement disparu, mais elle n’a plus le même pouvoir sur elle. Elle l’écoute comme un signal, et ne la vit plus comme une fatalité. Elle se sent à nouveau capable de faire des projets, d’explorer, de profiter de la vie, avec plus de douceur, plus de présence, et surtout, plus de joie.