Douleur neuroplastique, stress, perfectionnisme

Pourquoi apprendre à être moins exigeante envers moi-même a changé ma relation à la douleur

Femme assise en position détendue écrivant dans son journal — apaisement du système nerveux, régulation du stress et soulagement de la douleur chronique liée au perfectionnisme.

Vous connaissez la fameuse question posée par les recruteurs : “Votre perfectionnisme : qualité ou défaut ?” Je peux vous dire que dans le cadre de la douleur chronique, ma réponse se porte sur le second choix !

Pendant longtemps, j’ai cru que mon perfectionnisme était une force. Il me poussait à donner le meilleur de moi-même, à ne rien laisser au hasard, que ce soit au travail ou dans ma vie personnelle.

Quand la douleur chronique s’est installée dans ma vie, j’ai découvert l’envers du décor : cette exigence permanente alimentait un stress constant, qui lui-même nourrissait la douleur.

Quand le perfectionnisme devient un piège

En me documentant sur la douleur neuroplastique, j’ai compris que le stress, surtout celui que je m’imposais à moi-même, jouait un rôle central dans l’entretien de la douleur. Les neurosciences montrent que l’état de tension intérieure, souvent lié à des schémas perfectionnistes, peut activer le système nerveux de façon prolongée et contribuer à la chronicisation de la douleur (McEwen, 2007 ; Tracey & Bushnell, 2009).

Dans mon cas, cela se manifestait dans mon rapport au travail : je me mettais une pression énorme pour ne rien laisser au hasard, j’étais toujours disponible, toujours ultra productive. Ce schéma avec du recul, je l’observais aussi dans d’autres sphères de ma vie comme par exemple, lorsque je recevais des amis. Résultat : au lieu de profiter de ces moments, j’étais souvent trop fatiguée ou tendue pour être simplement présente.

Le cercle vicieux entre exigence, stress et douleur

Avec le temps, j’ai réalisé que ce mode de fonctionnement entretenait un cercle vicieux : plus je voulais tout contrôler, plus j’anticipais les problèmes, plus mon corps restait en état d’alerte et plus la douleur s’installait. Plusieurs études confirment que le perfectionnisme et la peur de l’imperfection peuvent renforcer l’état de vigilance et réactiver les circuits de la douleur (Flett & Hewitt, 2022 ; Vlaeyen & Linton, 2012).

Sortir du perfectionnisme : un cheminement progressif

C’est quand j’ai commencé à travailler sur mon rapport à l’exigence, que je m’imposais notamment dans le domaine professionnel qu’il y a eu un vrai tournant dans le ressenti de la douleur. J’ai appris à repérer mes pensées perfectionnistes, à m’autoriser à faire “suffisamment bien” plutôt que “parfaitement”, et à écouter davantage mon corps dans ses besoins et ses limites !

Petit à petit, j’ai vu la différence : moins de tension, moins de fatigue, et une douleur qui perdait en intensité. Ce n’est pas un miracle, mais une évolution progressive.

Ce que je retiens aujourd’hui

Être moins exigeante envers moi-même a non seulement allégé ma charge mentale mais aussi apaisé mon corps. J’ai appris à accueillir l’imperfection, à me donner le droit de ne pas tout maîtriser. C’est dans cet espace de lâcher-prise que j’ai trouvé, progressivement, plus de paix et moins de douleur.

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